Conseils pratiques d’évaluation

                                                                                 Le GOODWILL

 

A chaque fois qu’il est procédé à une évaluation se pose la question du goodwill,cette valeur si difficile à identifier mais qui doit, sans contestation, figurer à l’actif économique.

On comprend bien qu’une entreprise dont la rentabilité dépasse les normes de sa profession possède « quelque part » un actif immatériel qui propulse la rentabilité au delà de ce qu’on était légitimement en droit d’attendre.

La capitalisation de cette sur-rentabilité représente ce fameux goodwill.

Répondre à la question sur la durée pendant laquelle il faut capitaliser cette sur-rentabilité nécessite d’avoir au préalable diagnostiqué le ou les actif(s) immatériel(s) dans lesquels se niche le goodwill.

La durée dépendra évidemment de la durée de cet actif.

Si c’est un brevet, elle sera facile à déterminer jusqu’à sa tombée dans le domaine public.

Si elle réside dans les qualités intrinsèques du chef d’entreprise, la plus grande prudence s’impose en cas de cession.A quoi bon évaluer un goodwill dont on peut craindre qu’il disparaisse avec le départ du chef d’entreprise.

Si la cause est dans un produit/service nouveau, il ne sera pas éternellement nouveau et la concurrence se réveillera.

Un autre cas encore plus risqué est celui où l’apparition du goodwill résulte d’une valorisation de l’entreprise à partir de la méthode des flux futurs actualisés.Une sur-valeur gagée sur des résultats à venir est toujours hypothétique et peut entraîner des évaluations fantaisistes et dangereuses.

Pour le calcul, il est donc prudent de s’en tenir aux seuls résultats connus.

Cette sur-valeur qui apparaît à l’actif (et qui va donc abonder le montant comptable des fonds propres) va ensuite devoir être amortie pendant 20 ans contrairement aux normes IFRS pour lesquelles le goodwill ne peut pas être amorti mais peut chaque année faire l’objet de dépréciations si la valeur de la cible désormais intégrée s’est décotée.

Il est donc souhaitable que le goodwill et donc la charge d’amortissement à venir soient bien estimés au départ car elle peut contrarier sensiblement les belles espérances d’un retour rapide sur investissement.

 

 

 


14 septembre 2017 – cofingestRetour